Contre Debord

Frédéric Schiffler 

édition PUF, Paris, 2004

 

 

 

Un court essai pamphlet (déjà publié avec un certain succès en 1997) augmenté d'une préface expliquant les raisons d'un tel livre, l'accueil réservé à ce livre par les inconditionnels de Debord (il s'est suicidé en novembre 1994) et la nécessité de le ruplier aujourd'hui alors que de nouvelles biographies plus ou moins complaisantes paraissent sans faire mention de ce pamphlet.
Une "démystification" qui permet de "relire" la personnalité d'un auteur considéré comme un gourou par beaucoup de ses lecteurs.
Cet essai se présente sous forme de notes et réflexions plus ou moins longues. Cette reprise a été allégée de certaines notes trop partisanes qui pouvaient nuire à la crédibilité des réflexions

 

Revue de presse:

C'est la mort de son père qui lui a ouvert les yeux. Depuis cette douleur stupéfiante, Frédéric Schiffter, la quarantaine prononcée, cultive une existence contemplative, faite de joyeux sarcasmes et de mépris sans haine. Contre ceux qui s'engouffrent dans la quête éperdue d'un sens («autant poursuivre le vent»), le petit Frédéric, avisé dès l'enfance que rien ne demeure, a choisi de sculpter par le style un délabrement intime, et de tenir, à l'occasion, le journal d'une agonie entamée à la naissance... De fait, si Schiffter est philosophe, c'est qu'il est lucide, douillet et épileptique. A la façon de Schopenhauer, il n'aime pas les faiseurs de systèmes, réfugiés dans l'univers aseptisé des concepts, mais place à son tour, dans des livres inutiles et délicieux, un écran de mots, d'ouvres d'art et d'idées entre le monde et lui-même. Plus on souffre, mieux on connaît ; mais plus on pense et moins on souffre. A dire vrai, Schiffter n'a rien à reprocher à ce monde qu'il juge sans intérêt. C'est un solitaire, mais il ne prise pas les vaniteux qui, comme Rousseau, croient s'exclure du cours des choses. Il n'a rien du mécontent façon Guy Debord - contre lequel il a commis un pamphlet aussi violent que brillant... Il s'éclate dans la mélancolie et l'autodénigrement. Pourquoi protester, fulminer, s'obstiner à être quelqu'un, alors que «le moi, affirme-t-il, n'est pas haïssable, ni même adorable, mais tout simplement introuvable» ? Que reste-t-il à qui accepte de n'être personne et nourrit la seule ambition de finir en mots d'esprit dans des conversations de table ? Un style exceptionnel, pur de toute emphase et dont la concision mime en aphorismes la ténuité de l'existence : «Vivre, c'est faire bref. Un essai, sur ce point, doit imiter la vie.»

Raphaël Enthoven
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