La part obscure de nous-mêmes
Une histoire des pervers

Elisabeth Roudinesco

Albin Michel, octobre 2007

collection Bibliothèque des idées

 

 

 

    Est réputé pervers, depuis l'apparition du mot au Moyen-âge, celui (ou celle) qui jouit du mal et de la destruction (de soi ou de l'autre). Mais si l'expérience de la perversion est universelle, chaque époque la considère et la traite à sa façon. L'histoire des pervers en Occident est ici racontée à travers ses grandes figures emblématiques, depuis le Moyen-âge (Gilles de Rais, les mystiques, les flagellants) jusqu'à nos jours (le nazisme au XXe siècle, les types complémentaires du pédophile et du terroriste aujourd'hui), en passant par le XVIIIe siècle (Sade) et le XIXe (l'enfant masturbateur, l'homosexuel (le), la femme hystérique). Notre époque, qui croit de moins en moins à l'émancipation par l'exercice de la liberté humaine, et pas davantage au fait que chacun d'entre nous recèle sa part obscure, feint de supposer que la science nous permettra bientôt d'en finir avec la perversion. Mais qui ne voit qu'en prétendant éradiquer le mal, dans un geste d'abolition définitive, nous prenons le risque de détruire l'idée même d'une possible distinction entre le bien et le mal, qui est au fondement même de la civilisation ? 

A écouter sur France Culture:

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/concordance/