psychanalyse In situ


 

Boîte à textes

pour ceux, tenté ou non, d'aller "en parler à quelqu'un" et surtout d'être entendus...

 

    La psychanalyse se réduit-elle à ses concepts ou à sa ou ses pratiques? La psychanalyse est née de la souffrance de l'humain, de sa difficulté la prendre sa place dans son environnement et dans le monde qui l'entoure. Exclure ce monde naturel, social, culturel, artistique,  serait rendre sans fondement l'invention de S. Freud.

L’humain porte en son corps la mémoire d’avant les mots, de l’innommable, et l’alphabet se révèle n’être qu’une métaphore du Bereschith (1) : « Au commencement était le Verbe… ».  Au commencement des commencements était surtout la création des jours et des nuits, du temps, de la nature, des animaux, de l’homme et de la femme. Comment se mouvoir en ce monde sans s’émouvoir? Comment nommer ce qui n’a pas de mots ou trop de maux? Comment transmettre tout en restant dans le questionnement et l’ouverture?

Restreindre la psychanalyse à son champ serait l’exclure de ce qui la nourrie (la poésie, la littérature, les arts plastiques , les sciences... ), ce serait sa fin. Nommer, apprentissage nécessaire des civilisations et du vivre avec ses semblables est un code, un jeu de pistes, inventé par les humains afin de tisser des liens les reliant ensemble et au monde. Nommer tout en mesurant les perspectives sans cesse à découvrir. Cet innommable peut être aussi l’essence de ce qui fait l’humain en l’être : son désir et (est) son énigme.

Ces courts textes ont pour simple vocation d’être au plus proche de notre monde contemporain constitué par nos prédécesseurs et en perpétuel mouvement vers l'à-venir.  Compagnons de nos incertitudes, à la mesure des mystères de ce qui fait vie en chacun...

catherine podguszer
septembre 2006

(1) Zohar (I : 3b) " La signification du mot bereschith est : bara-schith: Il créa les six. "

 

Crimes et déni
Par l’accès à la parole l’être humain se «divise», une part de lui reste le siège de ses pulsions et l’autre se construit par ce qu’il peut ou pourra en dire.  Avec l’apprentissage au langage l’enfant va opérer le premier refoulement, s’éloignant ainsi  de ces perceptions et sensations, autrement dit de son savoir constituant.
Par la traduction des ressentis que représente le langage, subsiste un reste, intraduisible. Comme dans toute traduction d’une langue étrangère à une autre. Ce qui ne peut être mis en mots va pourtant rester inscrit, dans le corps, par strates, et creuser en soi une enclave en partie inconsciente et spécifique  pour chacun.[lire la suite]

L'emprise des sens
A la différence de ce que S. Freud nomme «pulsion d’emprise» (agressivité première naturelle), indissociable des premiers temps du nouveau-né, le lien d’emprise est formé d’une volonté, avouée ou non, de détruire toute humanité en l’autre, pour l’utiliser à sa guise comme une marionnette.[lire la suite]

Saute d'humour
Face à une situation ou à un événement difficile à surmonter, différents choix de réactions peuvent se présenter. En utilisant l'humour, nous pouvons faire partager à d'autres le plaisir éprouvé à nous défaire d'un excès d'angoisse. L'humour est une capacité à se libérer des affects accumulés, conscients ou non, une forme d'esprit à la fois plaisante et sérieuse, s'attachant à souligner avec détachement, mais sans amertume, les aspects insolites ou absurdes de la réalité.[lire la suite]

La mélancolie est-elle soluble en soi?
La mélancolie, forme aggravée de la dépression, est une atteinte profonde du désir, un état de mort psychique. Accompagnée d'une sensation de perte du Moi, d'un exil permanent et d'une usure insidieuse de la vitalité et de l'enthousiasme, la mélancolie est une dégradation continue de soi, insidieuse et semblant irrémédiable. C'est "une désespérance au-delà de la désespérance". [lire la suite]

 

 

à suivre....

lire aussi Personne n'est parfait! Eyrolles 2005 (Catherine Podguszer, Saverio Tomasella)